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MIS A MORT DE 17 MOUTONS A DOUALA : DES MESURES CONTRE LA MESURE

L’incident causé par un troupeau de bœufs ayant causé la mort d’un conducteur de moto en avril 2024 à Douala, a poussé le Gouverneur de la Région du Littoral à prendre des mesures contre la mesure. Dans le cadre de l’application de ces mesures dites strictes et visiblement sévères, le Maire de la ville de Douala a mis à mort 17 moutons le 15 mai 2024, suivant une opération d’abattage engagée à la base de Youpwe. Les moutons avaient été préalablement saisis et conduits en fourrière à la voirie municipale.  La réglementation de l’élevage, de la circulation et de l’exploitation du bétail est encadrée par le décret de 76/420 du 14 septembre 1976. Cette loi est aux antipodes du facteur émotionnel, qui a conduit les autorités publiques à prendre des mesures drastiques contre les produits des éleveurs à Douala. La loi dispose en son article 6 que : « les animaux domestiques se déplaçant à pied dans un but d’élevage ou de commercialisation doivent:

-Emprunter les pistes à bétail

 -Etre accompagnés des bergers munis de certificats et laissez-passer sanitaires prévus aux articles 10, 11, 12 et 13 de la présente loi.

L’article7 de cette même loi, indique solennellement que : « les pistes à bétails et itinéraires sont définis par arrêté du ministre chargé de l’élevage, sur proposition des commissions départementales présidées par les préfets et comprenant notamment, les représentants des services locaux de l’élevage, de l’agriculture, des domaines, des routes et des collectivités locales et coutumières ». L’interdiction faite aux animaux en divagation à l’intérieur des périmètres urbains, dans les lieux et voiries publics contenue à l’article2 du décret de 76, est encadrée par des mesures visées aux articles 7 et 6 du décret. Le gouverneur de la région du Littorale et ses collaborateurs de la Mairie de la ville de Douala, auraient dû se rassurer de l’existence des infrastructures créées par le décret de 76 pour accompagner l’activité de l’élevage, avant la mise en œuvre des sanctions prévues à l’article2. Cette précaution a une double valeur politique et administrative. Du point de vue administratif, elle est une incitation à l’activité de l’élevage par la mise en place des instruments de facilitation de l’activité d’élevage. D’un point de vue politique, elle rend compte de la volonté des pouvoirs publics à mettre en œuvre la vision de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030. Cette stratégie au développement promeut la notion d’import-substitution. Si les pouvoirs publics détruisent eux-mêmes la production locale, de quel import-substitution va-t-on se prévaloir ?

Tobie Atangana.

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Written by tobie atangana

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