Les logements sont rares au Cameroun. Quand il en existe, ils sont le ferment d’une multitude d’écueils au sein de l’opinion publique. Ils sont tantôt inadaptés au contexte, ils sont inaccessibles aux plus pauvres. Le Directeur Général Adjoint de la Société Immobilière du Cameroun (SIC) tente de jeter la lumière sur cette question en rapport avec la SIC sur trois périodes de temps. De 1952 date de la création de la sic sous le nom de Société Anonyme d’Economie Mixte à 1976, la SIC produit 3200 logements pour une population de plus de 5millions d’habitants. A cette période, la SIC fait face à trois problèmes. La SIC est le seul opérateur, les logements sont uniquement réservés aux fonctionnaires noirs et blancs de l’administration coloniale et le financement pour la construction des logements au Cameroun provient des aides et des prêts concessionnels accordés par l’Etat français à travers la caisse centrale de coopération économique et les banques locales comme notamment la Banque Camerounaise de Développement (BCD), la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS). La deuxième période de production des logements est celle de 1977- 1996 l’écart qui existe entre la première période et la deuxième est abyssal. Vingt ans après, la population camerounaise a doublé et les problématiques liées au système de logement à travers le monde ont changé. Cette deuxième période dite de période glorieuse, amène-la sic à produire 8800 logements dans un contexte de désengagement de l’Etat, qui néanmoins essaie de répartir la tache entre le Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, le Crédit Foncier, la Mission d’Aménagement et d’Equipement de Terrains Urbains et Ruraux(MAETUR) et la SIC. Cette période glorieuse, malgré les projections faites, va être frappée de plein fouet par la crise économique des années 1980, entrainant la baisse des salaires due aux ajustements structurels. L’Etat va restreindre ses investissements et subventions en matière de d’habitat. La période 1997 à nos jours marque le troisième temps dans la production des logements. Une nouvelle approche est adoptée. C’est celle du partenariat avec des exigences liées à la protection de l’environnement. Dans ce contexte, la loi de 2004 sur l’urbanisme voit le jour. Elle trace un axe nouveau de la politique urbaine du chef de l’Etat dénommée l’Habitat Social PGLS : 10000 logements. Dans le cadre de la mise en oeuvre de cette politique, on a 32 logements à Nkolndom, 32 logements à Djoungolo construits par Afriland First Bank et Shelter Afrique. 160 logements à Nfandena par Shelter Afrique, 15 logements à Etetack et 32 logements à Abiegue. ²La construction des logements au Cameroun n’est pas un long fleuve tranquille. Il existe des difficultés : au plan juridique, de nombreux textes en matière d’urbanisme, non seulement sont incomplets, mais sont éparpillés entre les départements ministériels. Ce qui crée un polycentrisme décisionnel. Au plan foncier, on note une complexité des procédures foncières et domaniales où 80% du patrimoine de la SIC repose sur les propriétés de l’Etat et la MAETUR. Au plan financier, les conditions de financement sont rigides doublées d’une absence de facilitations douanières contribuant à l’augmentation des couts de construction.
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