L’ensemble des évènements qui gravitent autour de la gestion du football au Cameroun, doivent être perçus sous le prisme du droit constitutionnel comme une tentative de certains acteurs de la scène publique camerounaise, d’imposer un ordre nouveau en remplacement de l’ordre établi, qu’on peut appeler légitimement, l’ordre républicain. Ce que beaucoup appellent le « Bras de fer » entre la Fédération Camerounaise de Football et le Ministère camerounais des sports, s’est traduit en réalité en une paralysie de l’ordre public et la neutralisation des mécanismes juridiques pouvant permettre le retour à cet ordre. C’est la caractéristique du pouvoir constituant originaire, qui s’inscrit en dehors de l’ordre établi, pour imposer un ordre nouveau. Plusieurs semaines ont marqué le Cameroun par l’incapacité des pouvoirs publics à faire appliquer l’ordre en matière de gestion de l’équipe nationale sénior de football, devant une attitude zélée d’un individu fusse-t-il président de la Fédération Camerounaise de Football, dont les ressorts malgré lui, sont en réalité ceux d’un lobby identifié sous l’appellation de : « Réseau Social camerounais ». Ce mouvement qui s’éveil à l’occasion d’actions particulières posées par des acteurs de la scène publique, effleurant leurs attentes et leurs aspirations retient l’attention. Le « Réseau Social Camerounais » est protéiforme, il dissimule une force réactionnaire dont l’objectif est de prendre le pouvoir ou tout au moins de le renverser par tous les moyens et sans condition. A ce titre, il s’est rapidement mué en « BAS » (Brigarde Anti-Sardinar) pour renverser le régime Biya sous le voile de la figure politique du président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. Sa dernière mue en date, est celle connue sous l’appellation des « Eglésiens », derrière la star internationale de football Samuel Eto’o Fils. Si les « Eglésiens » n’ont pas renversé le pouvoir à travers la nébuleuse expression « Bras de Fer » de la Fédération Camerounaise de Football contre le Ministère des Sports et de l’Education Physique, ils ont préparés les conditions de non droit, propres à l’avènement d’un coup d’Etat. Dans ces conditions, l’ordre public a perdu son latin. Les autorités de la police administrative médusées, n’ont pas vus le temps passer, aveuglées par une tentative somme toute hésitante de certaines personnalités de se mettre en valeur. Les « Eglésiens » ont pris en otage l’Etat à l’aide de la désinformation, la manipulation, la stigmatisation tribale et l’invective. Le communiqué presse no 58/Fecafoot/SG/2024 faisant état de l’exclusion de la Fédération Camerounaise de Football des préparations des rencontres devant opposer l’équipe nationale du Cameroun à celle du Cap-Vert et de l’Angola, les 8 et 11 juin à Yaoundé et au Luanda, sonne comme un temps d’accalmie.
Tobie Atangana.