LA MOBILITE URBAINE FACE A UNE IMPASSE AU CAMEROUN.
Le Premier Ministre Chef du Gouvernement Joseph Dion Ngute a présidé le 13 juin 2024, la 27ème session du Conseil National de la Route(CONAROUTE) à Yaoundé sous le thème : « les voies de contournements des grandes métropoles et leurs mécanismes de financement ». Le thème choisit pour la 27ème session du CONAROUTE ne tombe pas du ciel, pas plus qu’il ne relève d’une contingence. Les grandes villes du Cameroun sont le parent pauvre des villes en matière de mobilité. A Yaoundé et à Douala, on étouffe comme dans l’œuf. Les routes construites depuis plus de 30ans, en plus de leur détérioration, sont restées les mêmes, malgré l’augmentation de la population et l’extension de ces villes dans leurs segments péri-urbains. Au terme des assises du 13 juin, les citoyens camerounais et ceux de Yaoundé et Douala en particulier, sont restés sur leur soif de voir les pouvoirs publics prendre à bras le corps, des mesures urgentes pour libérer les capitales politiques et économiques de l’infarctus dont elles sont l’objet, en leur donnant une mobilité à la mesure de leur poids. A contrario, le Premier Ministre a prescrit au Ministre des Domaines, du Cadastre et des affaires Foncières, de sécuriser par des mécanismes juridiques, les différentes assiettes foncières des emprises des voies de contournement, à travers la délivrance des déclarations d’utilité publique. Or, Henri Eyebé Ayissi, membre du Conseil National de la Route, a présenté de façon sibylline, le caractère fastidieux de la mise en œuvre des voies de contournement qui nécessite pour ce faire, des étapes dignes d’un parcours de combattant. Une voie de contournement suivant l’approche du Ministre des Domaines, passe par la délimitation des périmètres urbains, dont l’objectif est de fixer les limites à une aire spatiale afin de permettre à celle-ci, d’avoir une existence propre et territorialement reconnue. Cette délimitation a trois phases : le déclenchement de la procédure par l’Etat ou la commune concernée, l’exécution des travaux en commission, l’édiction de l’acte de classement conformément aux dispositions légales et enfin, le décret du Président de la république autorisant ou fixant les modalités de la mise en œuvre de la voie de contournement concernée. Pour ceux qui connaissent le Cameroun dans sa pratique administrative et le temps que prennent les pouvoirs publics pour la prise d’un acte administratif, autant dire que, les voies de contournement comme solution pour la mobilité dans nos villes, est une option mal négociée. Pour enfoncer le clou, le Ministre des Travaux Publics a tenu à rappeler au cours desdits travaux, la notion de maturation technique et financière des projets, à l’effet de confirmer le caractère inadapté des voies de contournement. Cette maturation doit prendre en compte les préoccupations des choix budgétaire, de planification, de programmation, d’étude, d’organisation et j’en oublie. Pour conclure, Joseph Dion Nguté a demandé au Ministre des Finances et au Ministre de l’Economie et de la Planification du Territoire, de poursuivre la recherche des financements en vue de la construction des voies de contournement des villes de Yaoundé et Douala. En attendant que ces ministres trouvent ces financements, Yaoundé et Douala suffoquent.
Tobie-Atangana