14 février 2023, se tenait la deuxième session du Comité National de Sui-Evaluation de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement SND30. Le Ministre camerounais de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du territoire Alamine Ousmane Mey déclarait « la résilience affichée par l’économie camerounaise a permis d’avancer bien que n’étant pas au rythme souhaité ». Ce conclave prenait ainsi le qualificatif de « progrès notables ». Le 14 mai 2024 c’est-à-dire un an après, à l’occasion de la troisième session du Comité de Suivi-Evaluation de la Stratégie Nationale de Développement SND30, le Ministre Alamine Ousmane Mey président dudit Comité se félicite en ces termes : « je me réjouis des réalisations qu’affiche la SND30. » il poursuit : « faut-il s’en satisfaire ? Oui, dans la mesure où nous avançons. Non au regard de notre vitesse de progression qui devrait s’accélérer. ». Le Comité National de Sui-Evaluation de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement SND30, n’aura pas un discours autre que celui-là. En réalité, on ne peut pas évaluer la SND30, sans la mise en échec préalable des blocages qui neutralisent son opérationnalisation en tant que stratégie au développement. Ces blocages sont à observer au niveau de la capacité de l’Etat du Cameroun à imposer sa souveraineté sur des questions particulières de son économie. Si le Cameroun a des coudées franches sur des questions budgétaires et dans une moindre mesure sur sa politique commerciale, il en est encore autrement de sa politique monétaire. A ce sujet l’Institut National de la Statistique laisse découvrir dans ses rapports, de graves incertitudes sur l’avenir du franc CFA qui pour lui, est dans un cul de sac et sans lendemain. Cette situation n’est pas compatible avec les objectifs de développement à long terme prônés par la Stratégie Nationale de Développement. Les chefs d’Etats de la zone CEMAC et notamment le président camerounais, est dans l’obligation de sonner la fin d’une souveraineté monétaire boiteuse et préjudiciable aux stratégies de développement. Outre ce blocage institutionnel, d’autres facteurs sont à gommer dans l’urgence et libérer la voie au développement du Cameroun. Il s’agit il s’agit de la nature même de l’Etat camerounais englué dans les mécanismes ataviques de confiscation des moyens de production hérités de la colonisation.
Tobie Atangana.